OÙ L’ON DÉCOUVRE AVEC LES OUVRIERS QUE SI L’ARGENT N’A PAS D’ODEUR, SON ABSENCE EMPESTE …
1836, Paris, actuel 15e arrondissement. Au retentissement de la sonnerie, un flot d’ouvriers s’échappe de l’usine à gaz de Grenelle et met le cap à l’Est, vers les quartiers ouvriers de la capitale et de ses faubourgs. Plus discrètement et à contretemps, les cadres sortent à leur tour et prennent aussi la route du retour chez eux. Avec une différence notable : contrairement aux ouvriers, ils se dirigent vers l’Ouest.
À l’époque, une séparation est-ouest de la capitale commence en effet à se dessiner. L’explication de ce phénomène social est à chercher du côté du vent. La brise venue du bois de Boulogne pour rafraîchir l’ouest. Maximilien Luce, Fonderie à Charleroi, la coulée, 1896, Non, ce n’est pas ce type de vent qui détermine cette répartition géographique des classes sociales. Le responsable, c’est ce vent qui souffle la plupart du temps d’Ouest en Est et se charge des fumées noires et des odeurs étouffantes que rejettent les usines.
En pleine révolution industrielle, ces pollutions augmentent d’année en année et, poussées par le vent, planent constamment au-dessus de l’est de Paris. La qualité de vie des ouvriers en est bien sûr très amoindrie.
Aujourd’hui, on appelle cela une inégalité environnementale : une exposition aux facteurs de pollution des milieux (air, sol, eau) ou aux aléas environnementaux qui n’est pas la même pour toutes les population. Les ouvriers logés à l’est souffrent donc d’une double peine : à leurs difficultés socio-économiques s’ajoutent les pollutions atmosphériques et leurs conséquences. Notamment les maladies respiratoires, même si on ne fait pas forcément le lien à l’époque.
L’usine de Grenelle ferme au début du 20e siècle, suivie progressivement par d’autres fabriques, qui déménagent en périphérie. Leur départ ne change cependant rien à l’implantation géographique des classes sociales, trop fortement établie. Comme bien des capitales européennes, Paris conserve ainsi les marques d’une inégalité environnementale disparue il y a plus d’un siècle.
LE SAVIEZ-VOUS ?
– Le Mont Everest grandit d’environ 4 millimètres chaque année.
– Le Canada possède plus de lacs que le reste du monde réuni. Plus de 60% des lacs se trouvent au Canada.
– 99% de toute la Libye est recouverte par le désert.
– Il n’y a aucune terre située sous le Pôle Nord . Juste de la glace qui recouvre l’océan arctique, au-dessus de la plaine abyssale polaire (nommée aussi bassin d’Amundsen ou encore bassin du Fram) et à proximité de la dorsale de Lomonossov. A la verticale du pôle, l’océan atteint une profondeur de 4 261 mètres.
– Il y a 9 millions de femmes de plus que d’hommes en Russie.
– En 1867, la Russie vendit le territoire de l’Alaska aux Etats-Unis pour 7.2 millions de dollars.
– Pénurie de chameaux en Arabie Saoudite : le pays est désormais obligé d’importer les chameaux d’Australie. Le pays possède en effet la plus grande population de chameaux sauvages. Ce qui peut paraître comme une bizarrerie géographique s’explique en réalité facilement : ces animaux ont été importés d’Inde jusqu’en Australie par les colons anglais au 19e siècle.
La première fois que j’ai fait griller du sésame dans une poêle pour préparer du gomasio, j’ai cru que le « Sésame, ouvre-toi d’Ali Baba et les quarante voleurs » témoignait des riches arômes de cette graine originaire de l’Inde joliment nommée AJONJOLI par les Espagnols. En humant la graine en train de chauffer, j’imaginais que le feu ouvrait tout simplement la porte protégeant ses merveilles. Puis, j’ai été tentée par une autre interprétation : « Sésame, ouvre-toi » était la transposition légendaire des propriétés inouïes de cette minuscule graine qui sert depuis le début des temps à fabriquer une huile exceptionnelle.
Fortifiant le système nerveux, stimulant la mémoire et l’activité intellectuelle sans agressivité nutritive, le sésame était un dopant bien connu des soldats grecs de l’Antiquité qui emportaient en campagne des rations énergétiques de sésame broyé, parfumé de cumin, pour se requinquer. On me certifia même que cette perle de bienfaits sauverait peut-être l’humanité de la faim, vu sa prodigieuse richesse. J’étais presque convaincue par cette interprétation lorsqu’on me parla de surnaturel : les dieux assyriens avaient bu du vin de sésame avant de créer le monde. Les Chinois avaient brûlé, il y a quelques milliers d’années, l’huile de sésame pour fabriquer les suies de leurs meilleures encres. Un esprit rationnel s’offusqua de ma crédulité. « Sésame ouvre-toi » trouvait sens dans son produit par la graine lorsqu’elle sort de sa gousse. Ce petit bruit sec ressemblait, prétendait-il, à celui, magique et discret, de l’ouverture d’un loquet … !
Extrait de «Voyages en gourmandise » de Chantal PELLETIER.
LE PARIS-BREST
Contrairement à ce que colportent certaines personnes mal informées, le gâteau Paris-Brest n’est pas né dans le sillage du chemin de fer parti, au XIXème siècle, à la conquête de l’Ouest armoricain. Cette gourmandise qui se place à la quinzième position des pâtisseries préférées des Français, est née, en 1910, dans l’esprit et le laboratoire de Louis Durand, pâtissier à Maisons-Laffitte, en région parisienne. Cet artisan qui voyait les cyclistes passer sous son enseigne, eut l’idée géniale d’inventer ce gâteau en forme de roue, rendant ainsi hommage aux forçats de la route …
La recette du Paris-Brest est assez simple : il s’agit d’une pâte à choux croquante en forme de couronne fourrée d’une crème pralinée. Le tout parfumé d’amandes effilées. Un délice … D ‘autres pâtissiers ont tenté de s’attribuer la paternité du Paris-Brest. Mais Louis Durand a tenu la corde, et son fils Paul aussi. En 1930, ce dernier a tenté de déposer un brevet, mais le Paris-Brest était si répandu qu’il lui a été impossible d’arriver à ses fins … Depuis, le Paris-Brest a connu bien des métamorphoses : le gâteau individuel de base se décline maintenant en larges couronnes familiales de plus de 20 cm. de diamètre. Dans une pâtisserie brestoise, un professionnel de la crème au beurre, peu orthodoxe, lui donne même la forme d’un éclair longiligne, gommant du même coup toute référence aux roues des vélos. Certains ont troqué la praline pour le chocolat ou la crème au rhum. Il a aussi parfois changé de nom, devenant ainsi le Paris-New York ou Paris-Metz … Pour trouver le Paris-Brest historique, il faut pousser la porte de la magnifique pâtisserie de Stephane Levêque, l’arrière-petit-fils de Louis Durand, à Maisons-Laffitte. Sur la devanture est écrit blanc sur noir « c’est ici que Louis Durand créa en 1910 le Paris-Brest » Vu dans Le Télégramme-Dimanche
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