38 bis, Avenue de La Marne56100 LORIENT

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La Tchatche de juillet


IL EST PASSÉ LE JOLI MOIS DE MAI !

Corée du Sud. Chaque mois de mai, soudain, le pays se couvre de lanternes colorées. Partout, les habitants s’affairent pour les fabriquer, organisent des parades lumineuses et font la fête jusque tard dans la nuit. La raison d’une telle euphorie ? Les Coréens célèbrent un anniversaire très particulier…

Il s’agit de celui de Bouddha ! La religion créée par ce prince indien du 6e siècle avant notre ère s’est diffusée dans toute l’Asie. Et c’est avec le bouddhisme qu’arrive en Corée cette lumineuse tradition du Yeondeunghoe ou fête des lanternes.

Depuis plus de mille ans s’organisent donc de grandioses processions de lampions. Ces parades comprennent d’immenses lanternes représentant Bouddha, le roi de la fête. Les spectateurs peuvent se joindre aux cortèges, en arborant celles qu’ils ont fabriquées.

Et c’est toute une technique ! Il faut d’abord établir les plans de la lanterne avant de construire une armature en bambou qui soutient l’ensemble. Le tout est ensuite recouvert de papier hanji Fabriqué à base de mûrier, ce papier typiquement coréen est très résistant, isolant et maniable. Résultat, on l’utilise pour tout : sols, cloisons, volets, et même vêtements ! Autant dire que les lanternes ne craignent rien. Elles sont ensuite décorées selon le vœu que leurs porteurs souhaitent voir se réaliser. Eh oui ! Si aucun génie ne se cache dans ces lanternes, leur forme a une signification très précise. Le lotus symbolise la pureté, la pastèque la fertilité, la carpe la réussite… Lanternes coréennes en forme de pastèque et de carpe,

 L’année 2022 étant placée sous le signe du tigre, rien d’étonnant à ce que ce gros félin rayé soit dans toutes les processions. Les Coréens comptent sur lui pour éloigner les forces du mal… et il y a du pain sur la planche !

(extrait de Artips, site internet)

Le Tigre occupe la troisième position dans le zodiaque chinois, les 12 animaux sont dans l’ordre : le rat, le buffle, le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien et le cochon.

L’année du tigre revient tous les 12 ans. Voici certaines années du tigre : 1950, 1962, 1974, 1986, 1998, 2010, 2022, 2034 …

Chacun des 12 animaux du zodiaque correspond à l’un des 12 méridiens énergétiques de la Médecine Traditionnelle Chinoise.

Le Tigre représente en astrologie chinoise le méridien du Poumon, cet organe est le maître de l’énergie, il contrôle les mécanismes immunitaires.

PETIT POÈME DE JANINE R 

Il est neuf heures, les Hespérides sont réveillés,

Le cuisinier, le jardinier

Le restaurant avec Marielle reprend vie

La femme de ménage sort son balai

Les Hespérides n’ont plus sommeil

Les hôtesses sortent leurs dossiers

Les résidents font leur marché

Dont ils reviennent dépités

Car les prix ont augmenté

La journée peut commencer !

Direction le nord-est de l’Australie pour observer ce qui ressemble à des forêts dans l’eau : les mangroves. Ces arbres, dotés de grandes racines qui maintiennent leur tronc hors de l’eau, ont l’originalité de pousser dans l’eau salée. On les trouve dans les marais de côtes tropicales, notamment le long du littoral océanien.

Sauf que depuis hélicoptère, on ne voit pas les étendues vertes habituelles. La verdure s’est complètement asséchée à cause de chaleurs anormalement fortes ! C’est la première fois que se constate un tel dépérissement de mangroves.
Or, ces écosystèmes marécageux en ont sous la racine. Ils abritent une grande biodiversité (crabes, poissons, hérons, reptiles…), protègent les côtes de l’érosion et… luttent contre le réchauffement climatique !Car le réchauffement de la planète est causé entre autres par un gaz : le dioxyde de carbone (C02). Ce gaz est bien utile pour les plantes, qui le captent dans l’atmosphère et s’en nourrissent. Mais, lorsque leurs feuilles se décomposent, une partie de ce C02 est à nouveau libérée dans l’air.

Les mangroves, elles, sont un peu particulières. Lorsque leurs feuilles tombent, celles-ci se décomposent dans le sol humide des marais. Le C02 capté par les mangroves reste donc stocké sous l’eau. En plus, cette végétation pousse vite et absorbe une quantité de C02 particulièrement importante.

Malheureusement, les mangroves sont régulièrement attaquées : urbanisation, remplacement par des cultures, utilisation du bois pour le chauffage… Depuis le 19esiècle, l’Australie a ainsi perdu entre moitié et trois-quarts de ces écosystèmes. Rien d’étonnant à ce que le professeur Norman Duke s’inquiète !

Les écosystèmes côtiers, dont font partie les mangroves, sont de précieux alliés contre le changement climatique : à surface et période équivalentes, ils stockent environ 10 fois plus de carbone que les forêts continentales !
Et ce n’est pas tout ! Les littoraux et l’océan jouent un rôle fondamental dans le système climatique. L’océan pourrait-il sauver le climat ? 
(Extrait de Science-tips, site internet)

LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES MANGROVES PREND PLACE LE 26 JUILLET 2022 (NDLR)

Actualités d’automne 2021

Nous approchons de la fin de cette année 2021. Oublions un peu la pandémie…La mer est toujours belle.

Un jour j’ai vu sur la mer une île toute paresseuse, immobile sur les vagues, comme un long lézard vert.” (Eduardo Manet https://fr.wikipedia.org/wiki/Eduardo_Manet). Une fenêtre qui regarde la mer … De cette fenêtre j’écoute la mer. Spectacle insolite ce petit matin d’été : c’est son silence cotonneux qui parle. Le vent ne pipe mot, les vagues sont muettes, et les mouettes se taisent. La brume, maîtresse des lieux, a envahi l’espace. Aspirée par des créatures célestes ou happée par des monstres marins, l’île de Groix a mis les voiles. Ou bien fâchée avec le ciel boudeur, l’île cocoone, moëlleuse dans sa couette de nuages … Dans quelques heures, elle réapparaîtra, Atlantide ressuscitée. À nouveau pimpante, elle flirtera avec le soleil et nous refera le jeu de la séduction … Immortelle, elle se joue de nos mirages … Une sacrée farceuse !

Recette de Mme Jégo, de l’île de Groix, : Kouign Pod

Le Kouign Pod est prévu pour être mangé chaud tout de suite après sa cuisson ; vous pouvez aussi le réchauffer dans une poêle avec un peu de beurre. Cela dit, il se mange aussi fort bien, froid.

  • 400g de farine
    15 cuillères à soupe de sucre “jaune”
    1 œuf
    du beurre salé
    50cl de crème fraîche
    du sel pour l’eau bouillante
  1. Dans un saladier, verser la farine, faire un puits et y casser l’œuf, commencer à mélanger à la cuillère.
  2. Ajouter la crème petit à petit en mélangeant avec la cuillère.
  3. Verser sur la table et terminer à la main. Bien malaxer jusqu’à obtenir une pâte homogène. Ecraser en une pâte épaisse.
  4. Ajouter le sucre roux (pas sur les bords).
  5. Couper des morceaux de beurre et les disposer sur le sucre.
  6. Plier la pâte sur les bords longs, d’abord pour bien recouvrir le sucre et le beurre, puis les bords larges. Il faut que ce soit bien fermé!
  7. Placer le tout dans un torchon propre et le nouer fermement… avec un nœud marin … les vrais de vrais!
  8. Cuire dans une casserole d’eau bouillante avec du gros sel pendant environ 45 min.
  9. Servir dans une assiette, coupé en lamelles et déguster, de préférence chaud, en arrosant du sirop qui coule dans le plat.
  10. Bon appétit !

(Il est recommandé de manger très léger avant ce dessert !)

Monsieur José Calloch, qui a ramené au goût du jour les délices de l’île de Groix, nous dévoile les secrets du kouign-pod, un plat breton très ancien mais qui se fait encore beaucoup sur l’île de Groix. C’est de la pâte avec du beurre et du sucre que l’on fait cuire dans de l’eau. Avant on l’enveloppait dans une feuille de chou et on le mettait à cuire avec le pot-au-feu. Il est mangé en dessert.

“Kouign” signifie gâteau, mais en vannetais le “k” se prononce “ch”. Et “Pod”, c’est le pot. Il s’agit d’une pâte lourde comme une pâte à pain, faite avec de la farine, des œufs et de la crème. On met dessus du sucre melen (jaune en breton). C’est un sucre plus brunâtre, qui a plus de goût, un peu comme la vergeoise. On met également ensuite des morceaux de beurre et on replie la pâte par dessus. On met le tout noué dans un torchon, à bouillir dans de l’eau avec du gros sel.
Une fois cuit, on le coupe en tranches et on le mange comme ça, en l’arrosant du jus sucré qui s’en échappe.
Le lendemain on peut aussi le passer à la poêle : on fait revenir les tranches dans du beurre en ajoutant dessus le sucre qu’on aura gratté au fond du plat.

L’ÉCOLOGIE ET LE COLIBRI

Connaissez-vous Tramayes ? C’est un village d’à peine 1 000 habitants, en Saône-et-Loire. On y trouve de belles prairies, de la forêt, un château du XVIe siècle et le Signal de la Mère Boitier, un des points culminants des monts du Mâconnais. De là-haut, par beau temps, on peut même contempler le mont Blanc.

Rien de très palpitant, à première vue. Sauf que la municipalité s’est lancée dans la bataille de l’autosuffisance énergétique, avec un triptyque d’actions pour y parvenir : rénovation énergétique des bâtiments municipaux et coupure de l’éclairage public afin de diviser la facture d’électricité par 3,5 ; installation d’un réseau de chauffage au bois destiné à couvrir les besoins communaux et de panneaux photovoltaïques générant 120 MWh. Elle n’est pas la seule à s’être engagée dans cette voie. On trouve de tels projets à Marmagne, dans le Cher, au Mené, dans les Côtes-d’Armor, ou encore à Ungersheim, dans le Haut-Rhin. Toutes ces communes ont misé sur le développement des énergies renouvelables afin de devenir énergétiquement indépendantes.

Leur point commun : de petite taille, elles sont suffisamment agiles pour mettre en œuvre sans lourdeur ce type de décisions radicales.À l’heure de la COP 26 et de la difficile recherche de solutions globales pour lutter contre le réchauffement climatique, les modèles à explorer sont peut-être du côté de ces expérimentations à plus petite échelle. À l’instar du colibri transportant dans son bec quelques gouttes d’eau pour tenter d’éteindre un incendie. Au tatou qui lui reprochait de ne pas être suffisamment efficace, il répondit :

« Je le sais, mais je fais ma part. »

Peut-être qu’une multitude de colibris réussiront là où les États, tels des tatous patauds, semblent condamnés à échouer ?

Souvenirs de résidents

AGRÉABLE SOUVENIR

C’était il y a … (comme le temps passe vite!)

J’étais en première, l’année du bac, au lycée Clémenceau à Nantes, lorsque le professeur de français nous a récité un « poème » que j’ai gardé en mémoire, tellement il est bien tourné. Je vais vous le narrer :

Un roi d’Espagne ou bien de France

Avait un cor, un cor au pied

C’était au pied gauche, je pense

Il boitait à faire pitié

Ses courtisans, espèce adroite,

S’évertuaient à l’imiter

Et qui de gauche, qui de droite

Tout le monde boitait, boitait …

Un noblichon de la province

A la cour invité,

Se présenta devant le prince,

Marchant droit comme un peuplier.

Tout le monde se mit à rire … hormis le roi

Qui dit tout bas  »Voyons monsieur, et qu’est-ce à dire ?

Je vois que vous ne boitez pas ».

« Sire, quelle erreur est la vôtre

Je suis perclus de corps, voyez …

Si je marche plus droit qu’un autre

C’est que je boite des deux pieds » !

Ce petit poème plein d’humour qui nous a été confié par Paul F. rappelle la flagornerie des courtisans devant les monarques de jadis. Mais cela est-il bien différent dans notre République d’aujourd’hui ?

Une résidente, Martine G. nous a confié un autre souvenir de sa jeunesse :

Bonjour la Provence !

Lors d’un dernier récit, je vous avais parlé du Pont-St-Benezet en Avignon … Aujourd’hui, nous ferons la connaissance du Pont suspendu …

Pour nous deux, ma sœur et moi-même empruntions ce pont pour nous rendre à Bellevue. Nous quittions le département du Vaucluse pour le Gard : sortie assez sportive (à ne pas faire un jour de mistral). Nos vélos n’étaient pas tout neufs. Dure ! la côte de plusieurs kilomètres avant d’atteindre un des plus beaux paysages de la région … C’étaient, à perte de vue, des champs d’oliviers, au premier plan, la douceur des genêts. Plus loin, la verdure d’un bois de magnifiques cyprès … Notre retour était récompensé d’une très rapide descente, sur Villeneuve-les-Avignon ; au passage n’oublions pas le Fort St-André qui domine la ville et la tour Philippe le Bel au bord du Rhône;

à l’horizon, on pouvait admirer le majestueux Palais des Papes illuminé par les derniers rayons du soleil.

Après les souvenirs une actualité :

La mairie de Lorient avait décidé de grands travaux sur l’avenue de la Marne, eh bien ils ont démarré ce lundi 25/10, et en un jour, pratiquement tous les arbres ont été abattus ! waouh ! quel vide ! seuls 10 arbres ont été épargnés; la première réflexion est de dire que c’est criminel de détruire en quelques minutes un arbre qui a mis des années à s’ériger et à prendre place dans le ciel ! mais si on approfondit, c’est que ces arbres (des tilleuls pour la plupart) malades et vieux, étaient désormais inaptes à absorber le C02 coupable du réchauffement climatique. Inclinons-nous donc devant le projet d’embellissement de notre avenue : trottoirs diminués pour faire 2 pistes cyclables, places de voitures réduites, aménagement de parterres fleuris, et mise en place de jeunes plants qui donneront des arbres dans 6 ans ! Les travaux se termineront en avril, et à voir les techniques nouvelles que les ouvriers utilisent, on pourrait le croire : pour déterrer les moignons enracinés et enfouis, un technicien qui a auparavant protégé le tronc, use d’un appareil grand comme un smartphone qu’il tient de la main droite, tandis que la main gauche à l’aide de deux doigts seulement, conduit la manoeuvre et ça demande 10 minutes pour extraire le morceau. Déraciner une cinquantaine d’arbres en un jour c’est inimaginable ! mais c’est fait !

Et notre environnement bien sûr a changé, le ciel est déshabillé, et nos yeux sont en manque, nos météorologues saisonniers ne sont plus, et on ne verra plus les feuilles naître, verdir, rougir, et tomber, et pourtant elles poursuivront leur vocation de renouvellement … ailleurs … Des oiseaux auront perdu leur résidence secondaire : qu’ils soient rassurés, les arbres de notre jardin extraordinaire des Hespérides continueront de les héberger, pour notre bonheur !

La Tchatche du Ponant de mars 2021

Quelques extraits du verso :

FABULEUX VOYAGE

Sur une proposition faite par la Chambre de Commerce de Bretagne, pour un voyage à travers le monde, je suis partie seule, mon mari s’étant désisté.

De Lorient en covoiturage avec deux autre voyageurs jusque Paris/Orly, nous avons embarqué- nous étions une dizaine de Bretons – direct Moscou où nous attendait un paysage blanc de neige; à peine le temps de goûter le dépaysement, nous avons repris l’avion direction le Japon : si vous voulez tourner le dos à votre routine, consultez avec moi une carte du monde, et vous réaliserez quelle distance nous avons parcourue pour arriver à Vladivostok, j’ai cru n’y jamais parvenir, cette Sibérie immense que je voyais de mon hublot me paraissait sans fin, quelques îlots de verdure par-ci par-là, et du sable à l’infini.`Mais ce n’était pas fini.Suivez-moi, s.v.p. Nous voici maintenant à Tokyo,puis en Chine à Macao, à Hong Kong, ensuite en Thaïlande à Bangkok. Puis ce fut l’Inde, et enfin Israël d’où nous décollâmes pour rejoindre Paris.Attentive à la faune, je garde, entre autres, le souvenir de la présence de rats au Japon, et de vipères à Bangkok. Les escales furent brèves,j’apprécie d’avoir vu tant de visages différents, tant de variétés d’habillement, goûté à tant de plats exotiques – mais attention, pas de fourchette pour remplacer les baguettes : si vous ne voulez pas mourir de faim, le mieux est d’apprendre à s’en servir ! C’était formidable …

Suite de l’histoire de Jean, le tambour-major

Ses permissions et sa démobilisation lui ont permis d’avoir cinq enfants – 4 filles, dont ma grand-mère Juliette – et un garçon … Je peux vous dire qu’il n’était pas républicain, car disait-il « votre République, je ne la connais pas, moi l’Empereur m’a serré la main ! » Aussi sur ses vieux jours,quand il prenait le frais les soirs d’été, les gamins du hameau venaient crier « Vive l’Empereur »,ce qui leur valait quelques bonbons, et les coquins …repartaient en criant «Vive la République, vive la République!» Jean alors les menaçait du bâton, mais ses pauvres jambes ne lui permettaient pas de faire plus. Je pense que c’était devenu un jeu entre eux.Ainsi s’achève l’histoire du Pépé Tambour-Major,mon arrière-grand-père. L’auteure a ajouté :… Sur le plan technique, je peux vous dire que les gestes – au nombre de 7 – accomplis par le Tambour-Major n’étaient pas un jeu, mais permettaient à la troupe, par l’intermédiaire des tambours, de faire ce qu’il fallait : attaquer, se replier, etc …

… Pendant la guerre, ce poste était très dangereux,car l’uniforme bleu et rouge de mon arrière-grand-père se repérait de loin, et il était souvent un des premiers à tomber …

Sophrologie-Avis d’une adepte

Sophrologie. Avis d’une adepte.

On ne commande pas les émotions, mais ce qu’on en fait, la sophro m’a appris à gérer : si chaque séance hebdomadaire est suivie d’une détente profonde, la pratique quotidienne me vaut plus de présence dans l’instant, plus de cohérence dans la tête, dans les gestes, et un sommeil amélioré qui prépare à un bon réveil. Et tout cela, malgré, malgré … (l’âge, les maux, les limites, les incapacités …)

La Tchatche du Ponant

Ce titre est celui donné à un périodique papier qui est rédigé par des résidents sur n’importe quel sujet et qui pourra, ainsi, mensuellement donner des nouvelles de ce qui se passe aux Hespérides à tous les résidents.

En voici quelques extraits :

Un mot du directeur :

Chers résidents,

L’année qui vient de s’écouler nous a réservé son

lot de questions et de défis.


Après une année passée si particulière, votre santé

et votre bien-être sont, plus que jamais, au coeur

de mes préoccupations. J’ai pu maintenir la plupart

de nos animations, grâce au respect par tous des

contraintes imposées par la crise sanitaire.

C’est pourquoi, je vous remercie de la bienveillance

de chacun au sein de la résidence des Hespérides ..

Aussi je vous souhaite une nouvelle année 2021

douce, sereine et apaisée et bien entendu un retour

progressif à notre vie normale.

Meilleurs voeux sincères à vous et à vos proches,

Cordialement,

Philippe JACQUEL

ou encore un message de la sophrologue :

Nous avons inséré aussi des exercices extraits des Remue-Méninges de 2020 avec leurs corrigés ce qui apportera une distraction aux résidents qui n’ont pas pu y assister. Nous avons ajouté des dessins humoristiques en provenance du Canard enchaîné comme celui-ci :

et bien d’autres articles encore tels que l’étude d’un des ouvrages qui a tourné en décembre parmi les lectrices d’ “Autour d’un livre” ou encore une photo des gymnastes qui ont remplacé une séance par une mini croisière dans la rade de Lorient.

Nous espérons poursuivre mensuellement la publication de la Tchatche du Ponant, avec la collaboration d’un grand nombre de résidents.

A suivre donc …

Vous n’êtes pas tenus de le croire, mais ça va aux Hespérides…

Vous n’êtes pas tenus de le croire, mais ça va aux Hespérides…Et nous voilà toujours masqués, tenus d’imaginer le sourire de chacun, et de deviner ce que révèlent les regards.

Tenus de respecter la distanciation tout en restant proches, et … de bousculer nos habitudes en faisant appel à nos capacités d’adaptation.

Nous avons dû annuler notre rendez-vous “chansons”, pris à notre fête de la Chandeleur, aux Hespérides, pour “le 31 du mois d’août”, pour des raisons de prudence étendues à toutes les animations qui font le sel de notre résidence.

Personne n’est tenu d’assister à ce qui se passe en nos murs, mais l’été nous ayant offert de nombreuses journées ensoleillées, de nombreux résidents ont pu jouir de notre jardin extraordinaire qui, d’autre part, reçoit hebdomadairement, dès qu’il fait beau, les adeptes de la gym et de la sophrologie.

Les séances animées de remue-méninges ont également occupé une partie de nos après-midis, nos neurones n’aspirant qu’à être sollicités sous formes de jeux de toutes sortes.

Et aux Hespérides, le coeur est à la chanson : quand nous enlevons nos masques, et redécouvrons le sourire sur chacun de nos visages en élevant nos voix, c’est fascinant la façon dont un moment de chant nous lie. Chacun là, face à ses propres problèmes qui se dissolvent dès qu’on est ensemble. C’est tout ce qui compte. Nous chantons avec simplicité, des textes qui laissent des mots sur la musique, émotions et espoirs mêlés … Paul aussi, était présent quand sa santé le lui permettait, pour nous apprendre une chanson dont il est l’auteur (musique et paroles).

Les amatrices de lecture se sont retrouvées mensuellement, autour d’échanges souvent passionnés.

Les joueurs de belote se réunissent régulièrement, une à deux fois par semaine. Et ce, contrairement aux joueurs de bridge qui ne se réunissent plus, car la plupart venaient de l’extérieur pour affronter nos seniors dont Marie-Antoinette, une de nos centenaires.

Une sortie en minibus prévue en septembre à Rochefort-en-Terre a été annulée par mesure de précaution.

Arlette ayant fait une chute malencontreuse, s’est cassé le genou; appuyée par son médecin, elle a pu bénéficier chez elle, – ici aux Hespérides – de tous les soins nécessaires à la guérison, et en fait, a pu profiter de notre jardin extraordinaire, et assister à toutes les animations, aidée par tous. Arlette marche de nouveau, hourra … et le sourire qui ne l’a jamais quittée, est sa deuxième peau.

Notre directeur, Philippe Jacquel était en congé ce mois de septembre, pour avoir accumulé des jours à rattraper. On a survécu … Il nous revient toujours plein de couleurs de vacances … et d’humanité !

Entretemps, l’automne a succédé à l’été qui cette année, ne tenait pas à faire d’heures supplémentaires. Ses couleurs aux tons de cucurbitacées,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cucurbitaceae

les feuilles tourbillonnantes, les rafales de vents méchants, une tempête alerte rouge sans effet chez nous – sauf crainte d’envol du parasol – ont déjà bien meublé notre calendrier.

L’événement le plus marquant de ces derniers mois a été le départ en retraite de notre Christine, qui a tenu à le fêter en notre compagnie, où ? Mais dans notre “jardin extraordinaire” ! Mr Jacquel et son personnel, présents, nous avaient concocté une réception chaleureuse : des tables disséminées sur les espaces appropriés, dressées coquettes, où des bouteilles de bulles côtoyaient les verres étincelants joliment alignés : une promesse de réjouissances de becquetance variées au goût de tous et de chacun, qui invitent à la griserie partagée, sous un soleil matinal déjà bien généreux. Mon Dieu ! comme ces moments de solidarité à trinquer ensemble et à déguster ces délicieux amuse-bouches, laissent sur nos visages “fatigués” une aura de bonheur et de bonne humeur ! : yeux qui pétillent, joues qui rosissent, langues qui se délient et racontent, oreilles qui captent, mains qui se dénouent, tout respire la joie … Merci Christine de nous avoir offert cet événement convivial : cet au revoir que vous avez fêté avec nous, représente une sorte de libération pour vous qui allez maintenant jouir de votre temps retrouvé. Vous nous avez présenté votre petite-fille Lola :

profitez bien chère Christine du bonheur d’être une jeune grand-mère, … et tous nos souhaits à vous, pour tous les bons et grands moments que la vie vous réserve ! … “La chanson de l’Amitié” écrite et composée par Françoise Hardy, chantée par tous, a clos cette matinée applaudie. Notre jeune retraitée est repartie avec une superbe composition florale,

et un recueil de témoignages de notre reconnaissance, signés de tous, qu’elle relira peut-être avec émotion, et … un sentiment de nostalgie !

Eric, chargé de la tenue de “notre jardin extraordinaire“, préoccupé de l’élagage de quelques arbres, et désormais présent dans nos murs tout au long des jours ouvrables, nous a offert de pleins paniers de pommes de son jardin.

merci d’avoir satisfait notre gourmandise de descendants d’Adam et Eve …

Vous n’êtes pas tenus de nous croire, mais aux Hespérides, nous allons bien …

Le foyer des Capucins Saint François avant la construction des Hespérides

Cette pandémie du coronavirus nous offrant l’opportunité et la curiosité de recourir à l’histoire de la peste et d’autres fléaux semblables, comme l’humanité en a toujours connus, et notre résidence ayant été construite sur l’emplacement de la communauté des Frères Capucins où leur foyer Saint-François inauguré en 1965, en la présence de Mr Jean-Yves Le Drian

hébergeait des personnes sans abri, il était normal de connaître le passé du lieu où nous vivons.

Le Foyer St-François dont l’emplacement s’étendait de la rue Belle Fontaine (entrée) jusqu’à l’avenue de la Marne était constitué d’un bâtiment Hébergement qui donnait sur la rue Hyacinthe Glotin, et s’élevait sur trois étages, abritant, d’abord 25, puis une centaine de résidents,

   

et employait une cinquantaine de salariés.

Il y avait une cuisine immense, tenue par Mademoiselle Alléo.

Une chapelle très fréquentée par les Lorientais, même les jours de semaine.

Et un cimetière d’où les ossements enfouis ont été transférés à Kerlétu.

De l’avenue de la Marne, s’étalait un grand parc jusque la rue Belle Fontaine dont l’entretien nécessitait l’emploi d’un jardinier, Mr Barthélémy.

Le Père Louis Joseph, aumônier du foyer était entouré d’une douzaine de Frères dont

– le Frère Amédée.

– le Frère Jude qui avait un don pour enlever les verrues !

– un Frère quêteur cumulant les fonctions de comptable et de trésorier.

Comment occuper tout ce monde ? Au début, ils fabriquaient sous la direction de responsables, des caissettes destinées à ranger le poisson au port de pêche, jusqu’à l’avènement du polystyrène qui a remplacé le bois. Et bien vite, à Guidel, à Saint Mathieu, s’est ouverte une annexe de l’institution où étaient installés, sur un terrain immense, des ateliers de mécanique, de menuiserie et scierie,

                

 

 où Mr Leport a travaillé pendant 30 ans, en tant qu’éducateur. Il y avait une ferme, un garage, 8 moniteurs techniciens, dans un bâtiment immense, avec sous-sol. Les bois travaillés venaient de Bordeaux.

Les horaires de travail couraient de :

8 h.30 à 12 h.30, et de 13 h.30 à 17 h.30 … repas du midi, à Guidel, et le soir à Lorient, dîner et télé.

Le transport de Lorient, depuis l’avenue de la Marne jusque Guidel, se faisait dans un bus de 55 places, secondé par un camion-cabine de 25 places, qui trouvaient places de garage dans la grande cour de l’entreprise.

Tout était moderne, mécanisé.

                           

Le rôle de Mr et Mme Leport était d’encadrer, nourrir et héberger les résidents –  Monsieur à Guidel, Madame au siège de la Communauté, rue Hyacinthe Glotin – souvent  cas sociaux, alcooliques ou sortant de prison, vagabonds, et dont l’âge s’échelonnait de 18 à 55 ans.

Signalons aussi la présence d’un foyer de femmes rue de l’Abbé Laudrin, perpendiculaire à la rue Belle Fontaine, constitué de cinq chambres, plus une cuisine, tenu par une religieuse.

De nombreuses distractions étaient proposées aux hébergés :

– Pique-niques;

– Courses;

– Foot à Saint Jo;

– Rallye en vélo jusque Sainte Barbe au Faouët;

– Fête de la St-Jean, etc …

– Vacances en Sologne, chez d’autres Capucins.

Ils percevaient un peu d’argent de poche, plus cigarettes et tabac.

Et c’est par les historiens qu’on apprend que la réforme capucine a vraiment été établie parce que les frères sont allés au secours des victimes de la peste. Ainsi est née la Communauté des Franciscains-Capucins, dont la devise consistait à être toujours prêts à répondre, surtout à l’appel des plus démunis. Ouverture aux pauvres, aux délaissés, rigueur envers eux-mêmes, mais bonté et attention aux autres, voilà leur réponse à l’appel de l’Evangile et au culte de Saint François d’Assise.

Le nom de capucins leur fut donné par les populations en raison du long capuce qu’ils portaient ; au début ce n’était qu’un surnom, mais il devint assez vite le nom officiel de l’Ordre.

De nombreux couvents ont été érigés en Bretagne dès le XVIIème siècle et furent détruits lors de la Révolution française; beaucoup de capucins virent leur congrégation interdite au tout début du XXème siècle.

Notons que dans le couvent de Crest dans la Drôme, un Frère, Philippe, capucin, qui y étudiait la théologie de 1932 à 1938, après son noviciat, bien avant qu’il ne fonde la Communauté Emmaüs, n’était autre que l’Abbé Pierre !

Peu de réussites à l’issue de ces formations. Il semblerait, à la lumière de l’expérience de Mr et Mme Leport, que peu de SDF – comme on les appelle aujourd’hui – échappent à leur condition, leur sort de vagabonds répond à un besoin viscéral de liberté. On ne leur connaît pratiquement d’autre destin que celui de sillonner les centres d’hébergement de France et de Navarre, et de s’y employer ici et là, vendanges, chantiers …

A Lorient, La Sauvegarde.56, une grande entreprise désormais ! accueille et héberge, lutte contre le sans-abrisme : la population étant plus nombreuse, les cas sociaux ne sont pas en diminution.

Aux Hespérides, nous avons hérité de cette communauté des Capucins qui a quitté Lorient le 17 mai 1996, une partie de leur territoire et de leur parc dont nous avons fait un jardin extraordinaire : il y reste la marque de leur foi et de leur ouverture aux déshérités, à l’image de St François d’Assise, que nous respectons profondément …

Et savez-vous que lorsque vous rentrez chez nous aux Hespérides, vous pénétrez dans la chapelle St François à l’emplacement même de notre accueil ? Quel réconfort d’être enveloppés de la foi qui habita tant de Lorientais et a probablement imprégné l’environnement, comme le font les églises et autres lieux saints emplis à la fois de paix et d’énergie …

 

Saluer la présence du printemps dans notre jardin extraordinaire

Il nous faut d’emblée saluer le printemps qui ne s’est pas fait prier pour frapper à nos portes, ces mois confinés de mars et d’avril, depuis que les matins nous appelaient plus tôt à la vie. Il n’en finit pas de se manifester, dans la terre, dans chaque branche, dans chaque feuille, chaque pétale, comme un acte de foi dans le temps lui-même, ou en quelque dieu échafaudant des combinaisons.

Et l’on a vu les arbres de notre avenue de la Marne quitter leur robe noire hivernale pour se parer des couleurs qui en font un ombrage délicieux en été, et nous font rêver en vert.

Et saluez, je vous prie, ce jardin extraordinaire des Hespérides – dont l’évocation à plusieurs reprises vous a laissé deviner la magnificence – et qui, chaque jour, fidèlement, sourit à nos fenêtres, nous forçant à l’admiration, l’herbe verdit, les pâquerettes y éclosent, les arbres fleurissent avant que d’habiller leurs branches de feuillages. Il est comme un trésor qui mérite que “nous suspendions nos chapeaux à son entrée”.

Et ne manquez pas de saluer ce mois d’avril dont les bourgeons ont tenu promesse par le renouvellement infime et permanent de tout ce qui dort et renaît, petits miracles de la métamorphose de la nature, et qui a entendu à vingt heures tapantes, chaque jour, depuis chaque balcon, les applaudissements qui saluent le travail et le courage de tous nos soignants face à ce fléau de virus.

N’oublions surtout pas de saluer la beauté, la richesse de la variété de nos arbres qui forment un rideau entre nos murs et l’horizon, depuis le pommier et son voisin l’arbre de Judée, et le magnolia qui les sépare, puis l’érable, le mimosa, le tilleul et ce majestueux marronnier aux fleurs en grappes saumon, tous se donnant la main comme pour nous saluer à leur tour; et en addition, faisant bande à part, un deuxième tilleul qui ne désespère pas de tutoyer le ciel.

… Et toutes ces nuances de l’aube naissante pour accompagner nos réveils quotidiens, qui, à travers pluies et brumes, nuages et éclats de soleil, veille à la vie des plantes, nous invitant à vibrer à la vie et ses émotions.

Nombreuses sont les plantes de notre jardin extraordinaire sous forme d’arbustes : chamérops, cytise, laurier rose, berbéris aux feuilles pourpres, prunier du Japon, lilas, forsythia, oranger du Mexique, arbre à perruques, céanothe …  de toutes sortes de fleurs, en plus des camélias,

arums, narcisses, jonquilles, tulipes, iris, pivoines, lilas, azalées somptueux, hortensias, capucines éclatantes : attendront-elles de saluer le voisinage des volubilis pour un mariage heureux ? … massifs de rosiers polyanthas et de roses prestigieuses, et puis ces innombrables petites pâquerettes qui poussent sans relâche, ornement  de la pelouse qui met en valeur cet océan de verdure. Imaginez toutes les couleurs de floraison qui se succèdent !

Vous aurez deviné que dans cette luxuriante étendue de plantations, c’est l’effervescence chez les oiseaux : toute l’année ce sont les mouettes et les goélands qui strient le ciel, ivres de la liberté qui nous est confisquée encore un temps.

Dès le printemps, moineaux, mésanges nous charment de leurs trilles emplissant l’espace de clameurs pas toujours festives. Et il suffit aux pies qui font nid dans les arbres de l’avenue, de survoler l’immeuble pour venir nous saluer, – on a vu un jour, une mouette utiliser le passage piétons pour traverser : une panne d’envol ? –  s’abreuver et s’ébrouer  dans l’eau de la vasque que Marielle, chaque jour, emplit, avec constance et amour. Tous les oiseaux, dès qu’il fait chaud, s’y ébattent et s’y désaltèrent … Et les merles, reconnaissants, nous offrent régulièrement le concert de leur contre-ut et tirlituipt, auquel fait écho la voix ronronnante de notre fidèle tourterelle.

Qui pourrait imaginer un monde sans les oiseaux ? Quand Mao ordonna la mise à mort de tous les moineaux de Chine lors de la “campagne des 4 nuisibles”, https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_des_quatre_nuisibles que pensait-il de l’avenir de son pays ?

Saluons pour finir, notre jardinier Eric, un amoureux de la terre, qui chouchoute et bichonne “son” jardin, luttant contre les mauvaises herbes, attentif à toutes transformations, et préoccupé de tailles et de choix. Le résultat en est merveilleux ! et l’on y promène son regard avec satisfaction, et l’on y dégourdit ses jambes volontiers, pour une marche de santé.

Bientôt, comme dans la chanson “Le Jardin Extraordinaire”  https://www.youtube.com/watch?v=uZtdMoITJgY&list=RDuZtdMoITJgY&start_radio=1&t=15 de Charles Trenet, les oiseaux y tiendront buffet et vendront grains et morceaux de gruyère, et auront comme clients Monsieur le Maire et le Sous-PréfetEt ce jour-là, le soleil, sur notre jardin, aura des rayons d’or.

Après le 11 mai, sortirons-nous la tête du nid comme les oiseaux  ? ainsi que le suggère Baudelaire.

 

les Hespérides, lieux mythiques du couchant

Dans un jardin situé dans l’Extrême Occident où vivaient les nymphes Hespérides, Héra  avait planté un pommier pour faire cadeau de ses fruits d’or à Zeus, dont elle était à la fois la femme et la soeur. (Eh oui ! l’inceste n’était pas une relation interdite, et pour cause : c’était le mode de vie classique chez les dieux et déesses !)

Le jardin des Hespérides est une image exemplaire de la vie riche et fertile, parce que planté d’arbres aux fruits d’or, et habité par trois soeurs déesses, filles d’Atlas et d’Hespéris, petites-filles d’Hespérus, gardiennes de ce jardin où elles nourrissent des moutons dont la toison est d’or … Il est situé à l’ouest, soit la dernière étape du soleil. … Ainsi, les Hespérides sont les heures du soir, le jardin est le firmament, et les pommes d’or des étoiles.. Quels plus beaux symboles ? … Et quand les Atlantides sont identifiées aux seules Hespérides, elles seraient les filles d’Hesperis qui, lui, est l’heure du soir.

Je me demande dans quel lit se couche le soleil.

 Je me demande où les nuits passent leurs journées.

 Je me demande pourquoi la nuit tombe, pourquoi le soleil se lève.

 Je me demande aussi s’il y a encore des étoiles derrière les nuages.

 Je me demande enfin si le soleil, aujourd’hui, aimerait avoir une ombre.”

Extrait de ..“Bienvenue en poésie” de Pef .………………………………

Les Hespérides de la poésie ont été évoquées par Chateaubriand dans ses “Mémoires d’Outre-tombe” :

Beaux parcs et beaux jardins, qui dans votre clôture 

Avez toujours des fleurs et des ombrage verts 

Non sans quelque démon qui défend aux hivers 

D’en effacer jamais l’agréable peinture …

Si de ces Hespérides de la poésie et de l’histoire je descends aux jardins de nos jours, quelle multitude en ai-je vue naître et mourir ? Sans parler des bois de Sceaux, de Marly, de Choisy, rasés au niveau des blés, sans parler des bosquets de Versailles …”

Savez-vous qu’en botanique, les fruits des agrumes sont des baies appelés hespérides : à l’intérieur (endocarpe) la pulpe est répartie en 8 à 12 lobes qui renferment les pépins et les cellules gorgées de jus. Par extension, les agrumes sont parfois appelés “hespérides” en référence aux travaux d’Hercule et à sa mission de cueillir les pommes d’or du jardin des Hespérides.

En cosmétique, les caractéristiques d’un parfum sont classées en 7 familles olfactives et en sous-familles, les facettes. La famille Hespéridée est l’une de ces 7 familles en référence à  la mythologie grecque évoquée.

En astronomie, les Hespérides font partie des noms donnés aux Pléïades, ainsi les poètes les disant filles d’Atlas et d’Hespéris, elles sont aussi appelées Atlantides …

Tout ceci n’est qu’une miette de la densité des écrits sur la mythologie grecque, et nous nous contenterons aujourd’hui, en ce temps atypique du confinement et des distances-barrièresauxquels nous sommes, pour la première fois de notre longue vie, confrontés, de voir dans “Hespérides” les lettres ESPER que nous traduirons en ESPOIR.

Nos dieux et nos déesses à nous aujourd’hui, héros de nos vies, ce sont les soignants et tous ceux qui travaillent à assurer le quotidien de chacun, malgré les problèmes de ce printemps 2020. Nous leur exprimons notre vive gratitude.

 

 

 

 

 

 

La vie aux Hespérides “Autour d’un livre” se lit comme un roman !…

“Léna” de Virginie DELOFFRE : Un étonnant premier roman où tout est dit de l’âme russe, paysans dans leurs kolkhozes, exilés dans la toundra, citadins entassés dans leurs appartements communautaires, qui tous ont pour ligne d’horizon l’envol et la conquête spatiale comme un Eldorado collectif et puissant.

C’est aussi un beau voyage littéraire en compagnie de quatre personnages qui nous offrent un condensé du peuple russe, à travers un épisode de son Histoire.

La mère de Léna était issue d’une tribu d’esquimaux – les Nénetses – éleveurs de rennes. Ses parents s’étant noyés en pêchant dans de la glace trop fragile, Léna est recueillie par une parente, Varvara, une femme accrochée à son vieux rêve communiste qui héberge Dimitri, un géologue moscovite, un taiseux rêveur mis sur la touche pour ses idées dissidentes et relégué dans les années soixante par la Sécurité de l’Etat, dans une baraque paumée du Grand Nord.

Léna vivra, en leur compagnie, une enfance heureuse, mais une fois mariée à Vassili, elle restera comme cristallisée dans l’attente, et en même temps, cultivera son absence comme une promesse d’avenir pour les Russes.

Vassili, pilote d’aviation, finit par voir son rêve réalisé : il est sélectionné pour faire partie de l’équipe de la mission qui rejoindra la station Mir, cette expérience unique vécue par quelques privilégiés.

Léna tire sa patience de sa Sibérie natale et de l’affection toujours renouvelée de Varvara et Dimitri, avec lesquels elle entretient une correspondance abondante, mais toujours le même questionnement obsessionnel l’habite et la tracasse : “Que vont donc chercher les hommes dans l’espace ? – Pourquoi ceux qui reviennent, ont-ils tous le même vide au fond des yeux ?”

Nous lui espérons, ainsi qu’à son mari, une fin heureuse.

“Complètement cramé” – LEGARDINIER

“S’il n’y avait pas les hormones, on resterait entre garçons à faire les imbéciles avec des vélos, des pistolets, des motos ou des yaourts. On trouve toujours des jouets. Et heureusement qu’elles sont là, les hormones, parce qu’elles nous poussent vers les seules créatures (nous les femmes !), capables de faire de nous autre chose que de profonds abrutis”.

C’est un extrait de ce livre, classé dans les “feel good book” et “humour“Un roman à la gloire de la subtilité et du flegme britanniques, et une comédie de moeurs divertissante“, dit ActuaLitté.

On ne pouvait pas le snober aux Hespérides ! On suppose qu’ici, comme ailleurs, on est nombreux à avoir subi des changements dans notre vie.

Or Mr Legardinier nous a toutes scotchées, avec ce héros tendre et attachant qui est un peu l’ami que l’on aimerait avoir auprès de soi, pour retrouver le sourire et l’espoir dans les moments difficiles de notre vie.

Aussi, si vous ne supportez plus votre quotidien

si vous avez perdu foi en vous

si vous déprimez sans raison valable

si vous êtes fâché avec votre tête

si le percepteur vous menace

si vos enfants vous agacent

si vous agacez vos enfants,

mélangez-vous avec ceux qui connaissent les mêmes soucis, et ça fera un cocktail de bonne humeur, de dérision, et de sourires retrouvés.

“Le roman de Sophie Trébuchet” – Geneviève DORMANN

Le style naturel et espiègle de Geneviève Dormann nous a à nouveau séduites dans ce récit de la vie de Sophie Trébuchet :

Elle avait vingt ans sous la Terreur à Nantes.

C’était une jeune fille aux idées avancées.

Elle était royaliste mais épousa un capitaine républicain.

Alors qu’à Paris, sous le Directoire, elle rencontra l’amour fou en la personne du Général de la Horie.

Pour le retrouver, elle parcourut les routes de France, d’Italie et d’Espagne.

Imaginez les déplacements à cette époque : nous sommes loin des chevaux piaffant sous le capot de nos modernes voitures, et des kilomètres parcourus à l’envi, à un jet d’avion !

Comparez les accoutrements et les bagages encombrants d’une voyageuse en 1790, avec les tenues “in” faites de fibres modernes et ultra légères de nos années 2000 !

Mais cette femme ne vit pas que d’aventures : elle eut trois fils, dont le dernier s’appela Victor Hugo ! Waouh ! Quelle destinée ! Un vrai roman …

L’auteure nous laisse entendre que le père de Sophie Trébuchet étant mort lorsqu’elle avait douze ans, elle fut confiée à une tante qui développa son esprit curieux et son goût de la lecture et fera d’elle une personnalité forte, combative, qui rejaillira sur ses fils, en particulier Victor Hugo, et pour cela, nous la vénérons, tout en remerciant Geneviève Dormann de nous l’avoir fait connaître.

“Nagasaki” de Eric FAYE

C’est un natif de Limoges qui, épris du Japon et de sa culture, nous a entraîné dans une curieuse et bizarre cohabitation non consentie, une histoire originale teintée de nostalgie, où nous rencontrons un homme de 56 ans, météorologue, dont la vie est réglée comme une horloge, et une femme? mais est-ce une femme ou un fantôme ? Mystère !

L’auteur est passionné par le Japon et les Japonais, leur mode de vie; et certains traits de leur mentalité lui sont familiers. Il ressent, et nous fait ressentir leur mal-être lié aux différentes crises économiques et sociales qui secouent le pays, comme le troubleront l’année suivante, les retombées du tsunami et de la catastrophe nucléaire de 2011.

Il y est question de lieux où l’on a vécu, de souvenirs qu’on y a laissés, de la joie mêlée de crainte de redécouvrir les maisons, appartements, jardins où s’est jouée notre enfance.

On fuit tous quelque chose, on se chamaille avec nos peurs, mais ce roman bien écrit permet à votre imagination de surfer sur tous les possibles.